Ça blague dur le premier avril, cependant pas plus que les autres jours de l’année, sauf que ce jour-là, on sait que ça galèje, et soit on fait semblant de croire à ce qui se raconte dans la rue comme dans les médias, soit on se fait bêtement avoir. Renouer avec la naïveté est un bain de fraîcheur qui ne peut faire que du bien.
Et les médias pourraient d’ailleurs jouer le jeu qui consisterait à ne publier aucune information factuelle, rien qui ait le moindre fond de vérité même si ça en a l’accent.

Apprenant ce qu’aurait dit Eva Joly (Le Monde fr avec AFP  01.04.2012 à 15h00) sur le plateau de Canal+, un doute m’a assailli. Afin de ne pas le laisser vieillir –les vieux doutes, ça commence à bien faire– j’ai pu obtenir la date exacte et réelle du jour présent, autrement nommé aujourd’hui qui s’avère être le 1er avril 2012. D’autres contrôles m’ont amené au même résultat : 1er avril 2012.
J’en conclue donc que l’article en référence est une farce de potache, d’autant que les arguments développés par Eva Joly tiennent moins la route qu’un pet sur une toile cirée.

Avec les 47 actes originaux datant des rois mérovingiens (481-751) qu’elle conserve, la France a sans doute une des plus anciennes chancelleries du monde. La fonction de Garde des Sceaux existe donc depuis un paquet de siècles au cours desquels on est sûr de trouver à la pelle des personnalités autrement marquées par l’étrangeté que ne l’est Eva Joly, ne lui en déplaise.

Alcuin, Fridugise (chancelliers de Charlemagne), Wulfhard, Liutbert, Radbod, Rudgar… pas très français, ces bonshommes d’outre-rhin, et pas plus que “notre” Charlemagne. Puis d’abord, ça veut dire quoi, être français ? Être en France a un sens ; être français n’en a aucun. Et qu’on ne me fasse pas le coup des racines, parce que bienheureux qui peut s’y retrouver et qui peut affirmer, preuves en main (mais lesquelles ? celles de l’Etat civil ?) qu’il descend de… Si les enfants connaissaient leurs origines, combien préféreraient les taire !
Faut-il être français pour être juste et français de souche pour l’être davantage et français depuis combien de générations (avec preuves à l’appui) pour être ministre de la Justice ? Non, et pour preuves, Robert Schuman (né au Luxembourg et allemand de naissance) ; Robert Badinter (fils d’un juif originaire de Russie) ;  Rachida Dati (fille de maghrébins). Il en est de même pour quelques ministres de l’Intérieur, fonction où s’est illustré un certain Étienne de Joly entre le 17 et le 21 juillet 1792 –un record !– (il fut aussi ministre de la Justice du 3 juillet au 9 août 1792 –un autre record–) ; Victor, duc de Broglie (d’origine piémontaise) ; Louis-Lucien Klotz (juif d’origine alsacienne) ; Georges Mandel (juif d’origine alsacienne) ; Michel Poniatowski ; Nicolas Sarkozy… tous plus ou moins français d’origine, mais français car ayant servi la France, fermez le ban.

Bon, m’dame Eva, je  ne sais pas si vous voyez où je veux en venir, mais ce que vous dites est nul et non avenu. Certes, vous avez un accent, vous n’avez pas fait l’ENA, vous êtes une femme, vous avez des bornes au compteur, mais au lieu de vous morfondre et de déblatérer en pleurant sur ce que vous prenez pour des handicaps cumulés, vous feriez mieux de fermer votre petite gueule de pauvresse qui ne voit pas ses richesses et d’ouvrir votre grande gueule de femme d’honneur. Car non, on n’a pas le droit de vous injurier ni de vous écraser, vous, et surtout pas vous qui n’avez pas à accepter ces injures. Les écolos vous ont choisi comme symbole, et en vous laissant injurier, c’est l’écologie que vous laissez injurier.

Quant à vous croire responsable de la disparition de l’écologie lors de ces grands débats électoraux fumeux, c’est soit de la naïveté, soit de l’orgueil*.
Alors faites donc vôtre cette devise attribuée par certains à Henri Dunant : « Bien faire et laisser braire ».
En ce qui concerne mon côté donneur de leçons, inutile de me le pardonner, c’est fait.

.

* Précision : Que l’écologie ne fasse pas recette est dû à un égoïsme fondamental. Ce qui importe c’est que des nantis continuent à péter dans la soie et que la masse continue à se gaver et à consommer des choses dont elle n’a nul besoin. Quant à l’écologie, la belle affaire, car « Après nous, le déluge » pensent la plupart des Français veaux.
Et pour que cet article soit bien compris, merci à Eva Joly pour son courageux et honnête engagement..

Laisser un commentaire si vous le souhaitez